Émilie-Louise Delabigne, dite Valtesse de La Bigne, est une demi-mondaine française née le 13 juillet 1848 à Paris et morte le 29 juillet 1910 à Ville-d’Avray.
Louise-Emilie Delabigne s’est rebaptisée «Valtesse», comme «votre Altesse»! Née en 1848 dans la misère et les humiliations, elle se servira de ses talents érotiques pour s’en sortir. Ses amants l’ont sauvée de la fange, ont façonné son éducation, l’ont généreusement dotée, certains se sont suicidés. Elle a inspiré « Nana » à Zola qui fut son amant, a posé -et plus…- pour les peintres Corot, Gervex, Detaille. Et a fini riche et… courtisée en sa luxueuse demeure de Ville-d’Avray.
« Je serai plus heureuse riche prostituée que pauvre ouvrière. »
Tandis que les prostituées qu’elle côtoie s’offrent pour pas grand- chose, Valtesse vise les clients fortunés. La moindre parcelle de son corps découverte a un coût, sa compagnie est chère.
Valtesse met un point d’honneur à se cultiver. Elle sait que sans cela, les sphères mondaines lui tourneraient le dos. Maîtresse d’Offenbach, elle accède, grâce à lui, aux grands restaurants, au luxe, à la culture. Son ascension sociale se fait donc par son sexe mais aussi par son esprit.
Elle sera en première ligne pour revendiquer le droit des femmes : elle estime que l’égalité homme/femme ne se gagnerait qu’à partir du moment où l’on considérerait leur droit au plaisir. Pour elle, le droit de vote féminin n’est pas une marque de progrès dans le sens où il ne changerait pas ou peu les mentalités de l’époque.
Valtesse garde, malgré tout, un œil sur la politique. Elle influencera quelques grandes décisions grâce à l’intimité qu’elle entretient avec de nombreux hommes politiques importants.
Côté art, elle aime organiser des vernissages pour mettre en lumière les artistes qu’elle apprécie. Gervex bénéficiera de ses services ; il l’immortalisera dans son tableau Le Mariage civil, qui décore la salle des mariages de la mairie du XIXe arrondissement de Paris.
Sources : Wikipédia, Paris Match, Blog Franck Culture