Solal est le premier roman d’Albert Cohen publié aux éditions Gallimard en 1930.
Imprévisible et changeant, le séducteur Solal multiplie les injonctions contradictoires et piège Ariane dans les rets d’une impossible rédemption.
Solal est un amant intrusif qui pénètre l’intimité de l’aimée jusqu’à son inconscient. Il se fait juge implacable et tyran psychologique. Le « mépris d’avance » pour la gente féminine ne cède jamais vraiment le pas devant l’idéalisation amoureuse. Quant au dévouement d’Ariane, il est sans cesse dénigré par le héros qui la soupçonne d’hypocrisie.
A travers les manèges de la séduction qu’il dénonce tout en les mettant en œuvre également, le héros d’Albert Cohen semble lui-même dresser le portrait du pervers narcissique tel qu’il apparaît dans la presse féminine. Sa perversité ne serait finalement que le reflet d’une société pervertie par le règne de la force. Pervers narcissique malgré lui, il jouerait au pervers comme il joue au personnage important, afin d’en être. Par un autre tour de folie, c’est finalement la dénonciation obsessionnelle d’une babouine humanité qui mène Solal à enfermer Ariane avec lui dans un système soumis au régime absolu de la Loi.
Sources : Wikipédia, Libération