Courtisane et danseuse exotique pendant la Belle Époque, cette beauté néerlandaise aurait joué le rôle d’agent double lors de la Première Guerre mondiale. Reconnue coupable d’espionnage, elle est fusillée à 40 ans. Mata Hari devient un mythe et une figure romanesque du 20ème siècle.
D’origine néerlandaise, Margaretha Geertruida Zelle grandit dans un milieu aisé. Son père, un chapelier, l’habitue à vivre dans le luxe et la convainc qu’elle est vouée à un grand destin.
À l’âge adulte, après que sa famille ait perdu ses moyens financiers, Margaretha épouse un militaire plus âgé qu’elle. Il l’emmène en Indonésie, où elle vit quelques années. Elle a deux enfants, dont un garçon qui meurt en bas âge. Malheureuse, la jeune femme divorce de son mari et déménage à Paris en 1903. Comme elle est jolie, elle connaît ses chances de s’y faire entretenir par des hommes.
Une vie d’exotisme, d’érotisme et de mystère. Une vie d’aventures et de mythomanie.
À Paris, Margaretha se dit danseuse javanaise et adopte le surnom de Mata Hari. Le 13 mars 1905, elle acquiert la célébrité lorsqu’elle fait un striptease sensuel dans la bibliothèque du Musée des arts asiatiques, à la demande du collectionneur Émile Guimet. Sa prestation, inspirée par les danses indonésiennes, lance sa carrière dans les cabarets parisiens et européens.
Mata Hari devient une courtisane, une « grande horizontale ». Elle voyage beaucoup et elle fréquente des hommes puissants. Mais avec la guerre, son mode de vie n’est plus possible. Endettée, elle accepte de travailler pour l’espionnage allemand vers 1916. Son carnet d’adresses de la diplomatie et de la grande bourgeoise lui est alors utile. Chargé de recueillir des confidences sur l’oreiller… De retour à Paris, elle utilise aussi ses charmes pour entrer au service de la France.
Le 13 février 1917, pendant que la guerre s’enlise à Verdun, le contre-espionnage français arrête l’apprentie espionne. On fait de cette femme émancipée un exemple pour dissuader tous ceux qui seraient tentés de trahir la patrie pour pactiser avec l’ennemi allemand. Le 15 octobre 1917, après un jugement expéditif au tribunal militaire, à l’âge de 41 ans, elle a été reconnue coupable d’espionnage et est morte fusillée.
Une “Mata Hari” est devenue une expression symbolisant une séductrice mystérieuse et traîtresse qui joue double jeu.
Sources : Femmes du Maroc, Radio Canada, France Inter