La sodomie consiste à pénétrer sa ou son partenaire par l’anus. Cet acte met en jeu à la fois un fantasme fort et des sensations intenses. Des conseils pour se préparer à la pénétration anale et bien la pratiquer.
La sodomie, c’est quoi ?
La sodomie est une pratique trop souvent attribuée aux seuls homosexuels. C’est faux. Selon l' »Enquête sur la sexualité en France », les rapports anaux sont de plus en plus fréquents chez les couples hétérosexuels : « En 1992, seulement 24% des femmes et 30% des hommes déclaraient en avoir fait l’expérience, alors qu’en 2006, ils sont respectivement 37% et 45%« . Moins taboue, cette pratique fait de plus en plus partie des jeux sexuels. Si les hommes aiment ainsi pénétrer leur compagne, ils aiment également que leur partenaire les pénètre à l’aide d’objet ou plus simplement avec les doigts. Variante agréable des sources d’excitation, l’expérience peut également procurer à ces couples un accroissement très net du plaisir.
Comment se préparer à la sodomie ?
Le sexe anal, comme toutes les pratiques sexuelles, requiert l’assentiment des amants et dans ce domaine encore plus que dans d’autres, la surprise est rarement bien accueillie. Dans le cas de partenaires voulant se lancer, il est important d’une part d’avoir un contrat de confiance selon lequel si l’un des deux veut arrêter, l’autre ne s’obstine pas et on enchaîne sur d’autres pratiques pour donner du plaisir. Voici quelques conseils pour bien se préparer à la sodomie :
- Pour éviter les sensations trop douloureuses, l’anus doit être suffisamment dilaté et lubrifié. Il faut donc le préparer à accueillir la pénétration par des caresses, des massages, des pénétrations de doigts (analdigitus) ou de sextoys anaux ;
- Ne passez pas en revue ces stimulations comme une checklist avant l’assaut final, mais laissez plutôt les deux partenaires exprimer leurs envies, leurs sensations et leur plaisir. Le chemin vers le 7e ciel n’en sera que plus agréable ;
- En matière de lubrification, ne jouez pas la demi-mesure. Mieux vaut forcer sur la dose que d’être trop minimaliste. Parce que c’est un rapport sexuel qui demande de la douceur, allez-y progressivement et n’hésitez pas à aménager quelques pauses si nécessaire.
Sodomie et orgasme
Peut-on atteindre l’orgasme lors d’une sodomie ? La zone anale externe et interne est fortement vascularisée et innervée, ce qui permet de ressentir les sensations de pression, et de distension, les frottements, les changements de température. Avec un tel panorama de sensations. Cette zone est donc apte au plaisir… à condition bien sûr de prendre le temps et d’avoir un peu de doigté, comme le précise Coralie Trin Thi, auteur de « Osez la sodomie ».
Enfin, associer cette pénétration à une stimulation du clitoris permettra de décupler les sensations des deux partenaires. Si, en plus, la partenaire a une jouissance anale vive et accrue par comparaison avec la pénétration vaginale, la gratification qu’en reçoit l’homme renforce le plaisir donné par l’acte. Pour en savoir plus, découvrez notre article sur l’orgasme anal.
Les positions pour pratiquer la sodomie
La sodomie peut se réaliser dans des positions variées :
- La levrette semble avoir la préférence, car elle met en valeur les fesses et les hanches, ce qui est un très fort stimulant érotique; mais le plat ventre est jugé plus confortable par ses adeptes ;
- Les positions de dos allongées sur le côté sont aussi très prisées, et permettent plus de douceur, plus de variations des contacts et des sensations selon la façon de mêler les jambes ;
- Un certain nombre d’hommes et de femmes recherchent des positions en vis-à-vis lors de la sodomie, car ils n’aiment pas être pénétrés sans voir leur partenaire. Le partenaire pénétré peut être allongé sur le dos, et le pénétrant entre ses cuisses – ou le pénétrant assis, en tailleur, tandis que l’autre est assis contre lui, sur ses cuisses. Les sensations sont fortes, et les mains sont libres de donner toutes les caresses voulues.
Les risques liés à la sodomie
Pendant la sodomie, les risques infectieux sont augmentés. L’anus est une porte d’entrée de contamination plus importante que celle du vagin. La pénétration anale peut occasionner des micro-lésions, favorisant le passage de germes dans le sang. Ces micro-lésions sont plus fréquentes car l’anus est étroit et non lubrifié, contrairement au vagin. Il y a donc plus de risques d’être contaminé par des maladies sexuellement transmissibles (MST). La pénétration anale sans préservatif peut également donner lieu à la transmission du VIH si l’un des deux partenaires est infecté. Comme pour la pénétration vaginale, le préservatif s’impose si vous multipliez les partenaires.
La sodomie est à éviter si vous souffrez d’une crise hémorroïdaire ou d’une fissure anale. La pénétration anale ne ferait qu’aggraver les symptômes.
La sodomie, tabou sexuel ?
Longtemps taboue, la sodomie reste dans l’inconscient collectif connotée comme un acte contre nature et humiliant. Pourtant, elle est de plus en plus répandue au sein des couples. Selon la dernière enquête sur la sexualité en France, 37,3 % des femmes et 45,1 % des hommes l’ont déjà expérimenté et 9,2 % et 14,2 % en ont respectivement une pratique régulière. Des chiffres qui semblent confirmer ce que nous dit le sexologue Alain Héril : « Ce sont les hommes qui se plaignent le plus souvent que leur partenaire rechignent à s’y adonner ». Mythe de la virginité, de la domination… Dans un couple hétérosexuel, ils sont en effet nombreux à fantasmer sur un acte de « sodomie active ». L’inverse est assez rare.
La variété des positions pour la sodomie est donc aussi grande que pour la pénétration vaginale, et les couples, si ce jeu-là les intéresse, ont une grande marge de liberté pour trouver ce qui leur convient le mieux !